L’énergie en dents de scie

L’énergie en dents de scie

On me demande souvent comment je fais pour avoir autant d’énergie, être aussi pétillante et avoir l’air toujours partante. Ça me fait rire parce que ces gens là ne sont pas 24h/24 avec moi. Parce que c’est faux! Je ne suis pas toujours en mode énergie intense. Si tu vis avec le TDA/H, tu sais très bien de quoi je parle. Oui, j’ai des moments dans la journée, surtout le matin, où mon énergie est assez puissante. Mais pas à tous les jours et surtout, ça ne dure pas toute la journée. À partir de 15 hres, je suis prête à fermer si je ne fais pas attention à ma réserve énergétique. C’est comme si j’avais un vase plein d’énergie vitale le matin et qu’il fuit en même temps que les secondes s’écoulent. Et si je me donne un peu plus cette journée-là, le réservoir se vide bien avant le milieu de l’après-midi. Je me couche tôt, très tôt. Parfois dès 20 hres! Je me suis souvent posée la question à savoir si j’étais normale de me coucher à l’heure des poules, si je ne faisais pas une perpétuelle mono et j’enviais les gens qui pouvaient se coucher vers 23 hres. J’étais jalouse du nombre d’heures supplémentaires qu’ils avaient dans une journée par rapport à moi pour faire encore plus de choses. Quelle perte de temps ce besoin de sommeil et cette énergie déclinante de mi-journée!

Et puis je me suis mise à étudier le sommeil, la saine alimentation et les bonnes habitudes de vie. J’ai mis en pratique beaucoup de conseils à tous ces niveaux et ça m’a aidé. Je ne te dis pas que ça m’a donné une tonne d’énergie supplémentaire mais ça m’a donné un solide coup de main. Par exemple, lorsque je travaillais en assurance, j’avais toujours ce fameux coup de barre de 15 hres alors que je terminais de travailler à 17 hres. J’ai trouvé la solution de descendre les 6 étages qui reliaient mon bureau au niveau de la terre ferme et de les remonter ensuite, question de m’activer un peu. À pied bien entendu! Et ensuite, je m’enfilais une pomme et un fromage en guise de collation. Ce stratagème me permettait de poursuivre mon travail sans trop de bâillements jusqu’à l’heure de la libération.

J’ai aussi compris que le matin était le meilleur moment pour moi pour aller au gym… dans mon sous-sol! C’est à ce moment que je mets en branle la machine et ça démarre très bien la journée. Je ne sais pas comment j’ai fait pendant tant d’années dans la vingtaine pour aller au gym en soirée vers 19h30! Je rampais dans mon lit aussitôt le pied mis dans la maison. Mon dieu que je n’étais pas à l’écoute de mon corps et que j’étais jeune et insouciante!

Ce ne sont que quelques exemples d’adaptations que j’apportées à ma façon de vivre et qui me permettaient d’avoir un niveau d’énergie plus raisonnable. Mais restait en moi ce sentiment d’être différente, de vivre dans des montagnes russes énergétiques. Autant je pouvais avoir une énergie vraiment trop débordante où je pouvais nager pendant 2 hres et sauter dans le trampoline ensuite, autant je pouvais me sentir vidée juste à avoir fait l’épicerie. J’ai continué mes recherches, mes observations et mes tests et soudainement tout s’est allumé lorsqu’on m’a diagnostiqué un TDA/H. Je n’avais pas une dose d’énergie anormale, c’est juste que cette dose était mal gérée! Je te donne un exemple : Si je ne fais pas attention à mes pensées et à mon impulsivité, je peux aussi bien être en train d’écrire cet article de blogue et penser à mon lavage. Au lieu de rester assise et de continuer ce que je fais, je me lève, vais au 2 ième étage pour chercher le panier à lavage, redescends et fais le lavage. Ensuite je pense à plier des serviettes que j’avais laissées là la veille, ce que je m’exécute et ensuite, remonte les escaliers pour aller les ranger. Et ainsi de suite jusqu’à ce que je revienne m’asseoir devant l’ordinateur pour continuer mon texte 25 minutes plus tard. Là, il faut que je me remette dedans pour poursuivre l’écriture du texte ce qui me prends quelques minutes afin de rassembler mes idées à nouveau. Et encore là, tout va bien si je ne suis pas prise par l’envie de texter quelqu’un, d’aller vérifier quelque chose dans un livre ou tout autre pensée sans aucun lien avec l’écriture de l’article! Tu vois, c’est ça dans la tête d’une personne qui vit avec le trouble de déficit de l’attention et si l’hyperactivité y est liée, dès qu’une pensée se manifeste, c’est difficile de ne pas se lever d’un bond pour suivre cette pensée et quitter ce qui nous préoccupait seulement quelques secondes plus tôt. Alors imagine être comme ça toute la journée! C’est fatiguant tu n’as pas idée! Pas étonnant qu’à 15 hres, le petit lapin Energizer soit à plat!

Heureusement, en sachant cela, en prenant conscience de mes pensées, en les observant et en les laissant passer plutôt que de m’y accrocher et de les exécuter, en me raisonnant, je réussis vraiment mieux à gérer ma réserve quotidienne d’énergie. Je fais les tâches qui se ressemblent par lot, je modère mes transports comme on dit et je prends le temps de me questionner sur mes priorités. Je me colle de plus en plus à mon horloge biologique, à mon rythme circadien. Et ça, c’est la méditation, qui me permet de prendre ce recul et de m’observer plus attentivement, de faire ces prises de consciences. La connaissance sur les fluctuations d’énergie reliées au TDA/H m’ont permis de mieux gérer ma banque énergétique ainsi que le fait d’adopter de saines habitudes de vie. Tout ça mis ensemble fait en sorte que je sais mieux gérer mon énergie et que je perds moins de temps à courir à gauche et à droite comme une poule pas de tête. Enfin, 15 hres n’est plus synonyme de fin des émissions!

Et toi, est-ce que tu vis aussi avec des fluctuations d’énergie tout au long de la journée? Comment tu fais pour mieux gérer ces up and down énergétiques? Laisse-moi un commentaire, je serais très heureuse de te lire et de connaître tes trucs!

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