J’ai 22 ans, je suis assise depuis des heures dans le sous-sol chez mon père, en train d’étudier pour mon prochain examen de droit. C’est froid et humide donc j’ai mis une chaufferette que j’ai branché à mes pieds. Mon père descend de temps en temps pour voir si je suis encore en vie. Il devrait être habitué pourtant, j’étudie comme ça pratiquement à chaque fin de semaine à l’approche des examens de fin de session. Je passe 10 hres par jour à cet endroit, prenant à peine le temps de manger et d’aller aux toilettes. C’est que ça m’en prend du temps pour bien assimiler la matière. J’ai l’impression de lire du nouveau quand je m’installe au début de la journée. Pourtant, le professeur a tout expliqué ça en classe mais je n’étais pas là. En fait, mon corps y était mais pas ma tête. Je dois donc compenser à la maison pour le temps que j’ai perdu en classe. Au moment de l’examen, je planche à fond et lorsque je reçois le résultat, j’ai une note correcte. Mes amies elles, qui ont écouté en classe, étudié moins longtemps que moi ont un A+. Qu’est-ce que tu penses qu’il se passe à ce moment-là dans ma tête? La petite voix pas toujours fine me dit que je suis moins intelligente qu’elles. Elle se met à me comparer à mes amies. C’est dur pour l’estime de soi pas à peu près. J’encaisse et je me dis que je ferai mieux au prochain examen et ainsi de suite.
J’avais beau me forcer pour écouter en classe lorsque j’étais à l’université mais il n’y avait rien à y faire, la matière entrait par une oreille et ressortait par l’autre. Je ne savais pas à cette époque que je vivais avec le TDAH. Je pensais seulement que j’étais moins intelligente que la moyenne, inférieure aux autres. Tu imagines ce poison qui s’infiltre en toi pendant des années. Le piège de la comparaison qui est insidieux comme pas possible.
Avec le recul, j’ai compris que chacun avait une valeur indépendamment de celle des autres. Que chacun a ses talents, ses forces, ses qualités qui lui sont propres et que d’autres peuvent envier. Peut-être que mes amies d’université enviaient mon caractère sociable et ma bonne humeur perpétuelle, qui sait! Une chose est certaine, elles ne m’ont jamais fait sentir inférieure à elles, ne m’ont jamais rien dit en ce sens. Tout ça partait de moi. Moi et seulement moi. Maintenant, j’ai appris que je suis parfaite telle que je suis comme les gens qui m’entourent sont parfaits comme ils sont. Et s’il m’arrive quelques fois de me comparer encore autres je me rappelle ceci :
1- Nous sommes tous uniques et nous possédons tous des talents et de belles forces.
2- J’avance à mon propre rythme dans mon unicité. Il n’y a pas de course ni de compétition. Je respecte mes valeurs, mes besoins, ma personnalité et ma santé.
3- Je ne vois qu’une petite partie de la vie des autres, que la pointe de l’iceberg. Je ne suis pas avec eux 24 hres/24. Je ne suis pas non plus dans leur tête.
4- Je me rappelle que je dois être douce et bienveillante envers moi-même. Pour m’aider j’utilise un journal pour y noter mes impressions et ressentis. Pour relire le tout plus tard avec un regard objectif.
5- Je me concentre sur moi, je reste focus sur mes objectifs et non ceux des autres.
Finalement, avec le temps, j’ai compris que la comparaison était un poison qui ne me faisait pas avancer mais plutôt me remettre en doute et atteindre mon estime personnelle. Aujourd’hui je préfère me comparer à moi-même afin de mettre en lumière ma vraie valeur. Pour y arriver, je médite et j’écris beaucoup!
Et toi, as-tu tendance à te comparer aux autres? Si oui, dans quelles situations? Et qu’est-ce que tu fais pour ne pas te laisser envenimer par la comparaison? Je t’invite à me laisser un commentaire, ça va me faire un plaisir de lire tes réponses.
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